Cette rencontre exceptionnelle n’aurait jamais eu lieu sans l’aide de l’ACRIRA, l’Association des Cinémas de Recherche Indépendants de la Région Alpine. Fondée en 1986, l'ACRIRA a pour but de mener un travail en réseau autour du cinéma. Le dispositif Lycéens et Apprentis au cinéma a pour ambition de former des spectateurs curieux et critiques en faisant découvrir aux jeunes des œuvres marquantes du cinéma, et en leur donnant la capacité d’analyser et de cerner les enjeux d’un film. Le dispositif offre aux jeunes la possibilité de découvrir avec leurs enseignants des films classiques ou récents, français ou étrangers, ouvert à tous les types d’établissements scolaires (publics, privés, enseignement général ou professionnel) et à toutes les salles de cinéma, il favorise un accès égalitaire à la culture cinématographique et irrigue en profondeur le territoire régional.

La rencontre a pu se concrétiser surtout grâce au travail remarquable et efficace de Mme Lucile Gybels et de Mme Judith Mouras. Grâce à elles, les projets et les rencontres se concrétisent à une vitesse et avec une fluidité incroyable. Mme Lucile Gybels et Mme Judith Mouras rendent accessible des rencontres exceptionnelles pour le plus grand bonheur de nos élèves. Nos élèves acquièrent grâce à elles non seulement une visibilité mais aussi une voix en échangeant directement avec les professionnels du cinéma.

Malgré un temps pluvieux, ce jeudi 16 novembre, M. Hekuran Isufi se présente dès 7H 45 devant le portail du lycée. Il va passer la journée avec nous et rencontrer 3 classes qui participent au dispositif « Lycéens au cinéma ».

Il passe d’abord la matinée avec deux classes de terminales les TMC, Terminales Métiers du Commerce puis les TMA Terminales Métiers de l’Accueil , l’après-midi est consacré à la classe de 3^ème Prépa Métiers.

Le jeune réalisateur avec son charme naturel impressionne par son immense talent et une infinie humilité. Hekuran Isufi est diplômé de l’école nationale supérieure de cinéma La Cinéfabrique. Les élèves découvrent d’abord le court métrage « On a enterré nos pères », I kemi Varros Baballarët.

Dardan, un jeune expatrié, est en vacances chez sa famille au Kosovo. Avant de repartir en France, il exprime à son cousin Ujkan un dernier souhait : se recueillir sur la tombe de son père.

Pour ce premier court-métrage Hekuran Isufi a remporté le prix SACD de la meilleure 1ère oeuvre de fiction avec I KEMI VARROS BABALLARËT (On a enterré nos pères) au Festival du court métrage de Clermont-Ferrand. 

Le film d’Hekuran Isufi « On a enterré nos pères » est d’une beauté universelle. Les élèves découvrent d’abord un jeune pays au cœur des Balkans, le Kosovo. Ils découvrent son histoire, sa langue, ses traditions mais rapidement le film d’Hekuran Isufi dépasse les frontières du Kosovo pour devenir universel.

C’est un fourmillement de thématiques qui sont abordées comme l’identité, la religion, l’immigration, la fraternité, la guerre, les liens familiaux.

Avec simplicité et efficacité les protagonistes de M. Isufi deviennent au fil du film des antihéros attachants et imparfaits qui essayent d’exister , de vivre voire parfois de survivre.

 

M. Hekuran Isufi nous a présenté dans un second temps le court métrage « Dom Juan » réalisé en collaboration avec le théâtre des Célestins.

Ayman et Bilel, vendeurs à la sauvette, arnaquent des femmes à l’étranger via Western Union. Alors qu’Ayman escroque la mauvaise sœur, Bilel s’inquiète. Malgré les avertissements de son ami et le mystérieux appel à la prière venant du ciel, les deux s’enfoncent dans une voie sans issue.

Ce deuxième court métrage, plus rythmé nous embarque dans le quartier de la Guillotière, où notre Dom Juan essaye de survivre en arnaquant les femmes, les commerçants et tous ceux qu’il croise sur son chemin.

Le film d’Hekuran Isufi ne cherche pas à être moralisateur. A travers l’hyperréalisme de ses personnages, le court-métrage devient presque un documentaire, une étude sociologique. Quant à Dom Juan il est détestable et attachant à la fois. Le spectateur n’a qu’une seule envie : lui montrer le bon chemin à suivre afin qu’il s’en sorte.

Le visionnage des deux courts-métrages a été suivi d'un échange constructif et riche avec les trois classes. Notre réalisateur a été littéralement criblé de questions. Les élèves étaient impressionnés par ce jeune réalisateur, talentueux, spontané et ouvert à toutes les questions. 

Une chose est certaine, vous n’aurez pas fini d’entendre parler de M. Hekuran Isufi !

Le lycée Magenta remercie infiniment M. Hekuran Isufi, Mme Lucile Gybels et Mme Judith Mouras, l’Acrira ainsi que tous ses partenaires, la Région Auvergne-Rhône-Alpes, le CNC, la DRAC, la DRAAF ainsi que les rectorats de Lyon et de Grenoble. Nous remercions également notre proviseur M. Teysseyre de sa présence lors de cette rencontre et de rendre possible la vie culturelle de notre lycée aussi riche et dynamique.