Activités culturelles

Une soirée à l'opéra de Lyon !

Par GUILLAUME LEBOURGEOIS, publié le dimanche 7 mai 2023 16:14 - Mis à jour le dimanche 7 mai 2023 17:24
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La classe de Terminale AGORA 1 a eu le privilège d'assister à la représentation de l'opéra de Leos Janáček, Katia Kabanova.

L'Opéra c'est une grande maison, une maison pour tous. Point besoin d'avoir des connaissances démesurées pour prendre plaisir à écouter et voir un spectacle total.

Ce jeudi 4 mai, les élèves de Terminale AGORA 1 ont pu apprécier une oeuvre riche, Katia Kabanova du compositeur tchèque, Leos Janáček avec à la direction musicale Elena Schwarz, à la mise en scène Barbara Wysocka et dans le rôle titre, Corinne Winters.

Nous avons tout d'abord été impressionnés par le bâtiment, son entrée avec ses escalators puis par l'immense salle qui accueille 1100 spectateurs.

Grâce à la Région AURA et au projet 'lycéens et apprentis au spectacle', nous étions très bien placés face à la scène au troisième balcon ce qui permettait de voir l'orchestre dans la fosse, notamment le jeu intense du timbalier et celui délicat de la harpiste.

Quand le rideau se lève, c'est une surprise. Nous découvrons la scène totalement occupée par un HML avec une cage d'escaliers donnant sur des pièces qui seront mises en valeur par l'éclairage.

 

Clément Mariage du forum opéra précise :

"La scénographie de Barbara Hanicka situe l’action dans un décor unique : une unité d’habitation en béton gris, morne, dans laquelle les personnages évoluent, aux différents étages, dans des pièces désertes aux murs à demi ruinés et suintant d’humidité. La direction d’acteur affûtée de Barbara Wysocka instaure des rapports forts entre les personnages qui circulent d’un étage et d’une pièce à l’autre, traçant le dessin d’une architecture sociale rigide mais puissamment habitée par les passions : le désir illimité de Katia, la haine sans fin de sa belle-mère Kabanicha, la peur indicible de son mari Tikhon, la joie débordante de sa belle-sœur Varvara…

Au cours de la représentation, les pièces de l’immeuble sont progressivement envahies par des touffes de feuilles : la nature reprend ses droits à l’intérieur de l’édifice que les hommes croyaient solide et imperméable aux surgissements du refoulé. C’est sans doute une allégorie du désir de Katia, qui à travers ce qu’elle qualifie de « péché » – son amour pour Boris – remet en question l’ordre social autour d’elle. Il y a quelque chose d’incontrôlable dans l’irruption invasive de ses plantes comme il y a quelque chose d’incontrôlable dans le désir de Katia : « je suis rongée par un désir étrange et je ne peux y échapper » dit-elle à Varvara après avoir exprimé son souhait de pouvoir voler comme un oiseau. En reliant ainsi subtilement divers enjeux présents dans l’œuvre, reconsidérés par des questionnements contemporains (le féminisme, l’écologie) et portés par la musique débordante de sensualité de Janáček, Barbara Wyzocka parvient à donner au destin de Katia une actualité saisissante."

Katia est une nouvelle Mme Bovary, peu heureuse dans son mariage et méprisée par sa belle mère, elle rêve d'ailleurs. Elle trouve un peu de vie auprès de Boris mais prise de remords elle avouera son péché et finira par se jeter se suicider.

"La Katia de la soprano américaine Corinne Winters et le Boris d’Adam Smith, forment un couple lumineux. Amants en scène et mariés dans le vraie vie, ils peuvent se permettre des émois jamais obscènes. Le vaillant gaillard prenant à bras le corps la frêle jeune fille pour l’emporter dans l’obscurité, en un geste d’une tendresse inouïe, restera une image marquante."