Capolavori in abbondanza
Le temps étant clément, nous partons depuis le théâtre Marcello construit par l'empereur Auguste et formidablement conservé grâce à sa transformation en forteresse au Moyen Âge, puis en palais en direction du quartier du ghetto, imposé aux juifs le 14 juillet 1555 par le pape Paul IV. Le quartier est très vivant surtout autour de l'immense école primaire Vittorio Polacco non loin de la grande synagogue mais aussi vers la célèbre fontaine aux tortues de l'incontournable Bernin.
On passe par le Palazzo Spada pour admirer son formidable trompe l'oeil et l'on débouche devant la palazzo Farnese que nous envient les romains puisque c'est le siège de l'ambassade de France. L'œuvre étonnante de l'artiste JR est toujours là, éventrant le majestueux et imposant édifice à bossages.
On poursuit par le Campo di fiori et son marché dominé par deux figures, la statue inquiétante de Giordano Bruno, accusé d'athéisme et d'hérésie pour sa théorie de la réincarnation des âmes par l'inquisition et supplicié par le feu ici même le 17 février 1600 et par ... Mostafa, célèbre commerçant de la place, bonimenteur, acteur, provocateur mais éminemment sympathique proposant à notre élève qui n'en revient pas de le croiser un selfie avec sa fameuse carotte. Et oui, il vend principalement des économes qu'il manie en virtuose.
On quitte sa bonne humeur pour pénétrer un peu plus loin dans le gigantesque Panthéon qui supporte la plus grande coupole de toute l’Antiquité avec plus de 43 mètres de diamètre à l'intérieur et qui demeure la plus grande du monde en béton de ciment non armé. On y trouve les tombeaux de Victor-Emmanuel II, d'Umberto 1er mais aussi des peintres Raphaël ou Hannibale Carracci. Le Panthéon a influencé des centaines d'architectes pour des d’édifices célèbres dans le monde entier.
Non loin on ne peut pas rater l'église Saint-Ignace-de-Loyola, chef d'oeuvre du baroque avec son plafond en trompe l'oeil. Celui-ci pourtant plat nous semble en relief selon le principe de l'anamorphose. Cette voute étonnante fut réalisée en 1685 par le peintre jésuite Andrea Pozzo et il est troublant de se déplacer dans le bâtiment et de voir les personnages bouger.
Il est grand tant de déjeuner à l'italienne d'un succulent plat de pâtes à l'amatriciana, à l'ail et à l'huile ou encore d'un cacio e pepe dont nous pourrons à l'issu du voyage presque faire un guide.
Mais la journée n'est pas finie. Direction la place du Capitole, cœur du pouvoir religieux de la République romaine. Sur cette même colline se trouve la roche Tarpéienne d’où les condamnés à mort étaient précipités pour l’exécution de leur condamnation, d'où la célèbre expression, "il n’y a pas loin du Capitole à la roche Tarpéienne".
Autour de la place, on trouve les musées capitolins que nous visitons quasi seuls. C'est un bonheur pour l'oeil où que nous regardons, on croise sans fin statues antiques comme l'immense statue équestre de Marc Aurèle, la mythique louve romaine avec Remus et Romulus, le tireur d'épine ou les deux sublimissimes Caravage, le fantastique Saint Jean Baptiste et ses jeux d'ombres et la diseuse de bonne aventure et son troublant jeu de séduction.
Gagnés pas le syndrome de Stendhal nous ressortons étourdis pour prendre un bus direction la gare Termini. Encore une riche journée, Rome semble inépuisable de beauté.